En Équateur, pays en crise, la violence des gangs criminels liés au narcotrafic s'accroît depuis 2019. Et aussi le nombre de mineurs disparus, il a doublé l'an dernier (2024) pour atteindre le nombre de 322. Un dossier de Juliette Chaignon.
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Depuis début mars 2025, Adriana, 13 ans, a disparu près d'une rivière. Sa famille, convaincue qu’elle a été enlevée, dénonce l’inaction de la police malgré des témoins et des indices. Sa sœur affirme dans une vidéo postée sur Instagram qu’au moins deux autres jeunes filles ont disparu dans des circonstances similaires, sans réponse des autorités. Ce cas illustre une tendance alarmante : en Équateur, le nombre de jeunes filles disparues a été multiplié par quatre en cinq ans. Ces adolescentes représentent désormais 71% des mineurs portés disparus, cibles privilégiées des gangs pour l’exploitation sexuelle.Les familles n’osent pas signaler les disparitions à la policeDans les quartiers pauvres, les groupes criminels enrôlent aussi garçons et filles comme guetteurs, dealers ou esclaves sexuelles, en profitant de l'absence totale de l’État. Les familles, souvent trop pauvres pour fuir ou résister, vivent dans la peur, selon Billy Navarete, le président du comité des droits de l'homme de Guayaqui. Depuis que le président Noboa a déclaré un « conflit armé interne », l'armée intervient massivement. Mais cette militarisation a entraîné des abus : 33 cas de disparitions impliquant des soldats ont été recensés, dont 9 mineurs. L’un des cas les plus choquants : quatre enfants afro-équatoriens retrouvés calcinés après avoir été arrêtés par l’armée.Les associations de défense des droits humains dénoncent aussi la corruption des forces de l’ordre, parfois complices des bandes. Certains enfants disparaissent dans des règlements de comptes, tués par balles perdues ou exécutés, puis enterrés sans identification. Les familles cherchent désespérément dans les hôpitaux, les morgues et les prisons. Face à la peur de représailles, beaucoup se taisent. Les ONG estiment que les chiffres officiels sous-estiment largement le phénomène. La police, elle, affirme résoudre 87% des enquêtes, un taux toutefois en baisse.Haïti : les gangs avancent à Furcy, dans la commune de Kenscoff La situation reste très tendue à Furcy, à l’est de Port-au-Prince, nous explique le directeur d’Alterpresse, Gotson Pierre, dans son intervention hebdomadaire à RFI. « Arrivés en nombre par centaines, lourdement armés et dotés de logistique avancée, les membres de gangs ont commis de nombreuses exactions », écrit le site d’information. Selon son directeur, les forces de l’ordre ne sont pas suffisamment nombreuses pour faire face aux gangs. La police est incapable de protéger la population, précise Gotson Pierre. La localité de Furcy est située « sur un corridor stratégique qui relie Port-au-Prince aux zones agricoles de l’Ouest », rappelle Alterpresse, « c’es