Une dizaine d’établissements universitaires, dont de grandes signatures comme celle de Yale, Brown, Princeton ou Harvard, dénoncent une ingérence sans précédent de l’administration Trump dans les programmes d’enseignement.
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Au Texas, la peur s’installe dans l’enseignement supérieur. Il y a d’abord, rapporte notre envoyé spécial, Nathanaël Vitrant, les étudiants internationaux, qui craignent, comme c’est déjà arrivé à plusieurs centaines d’entre eux dans cet État, de voir leurs visas révoqués pour des raisons parfois obscures, comme une infraction au code de la route. Ou bien pour avoir exprimé une opinion qui déplaît à l’administration américaine. Sofia, une étudiante pakistanaise, rencontrée lors de manifestations anti-Donald Trump : « Les étudiants impliqués dans les mouvements pro-Palestiniens sont devenus une cible : les services migratoires les enlèvent et les font disparaître. Une de mes amies a vu son visa révoqué et a été condamnée à ce que je qualifierais d’exil politique. »Et comme le confirme Matthew Thompson, un avocat de Houston spécialisé dans le droit à l’immigration, même les enseignants sont pétrifiés : « Le monde académique est en panique. Des profs étrangers qui en théorie n’ont aucune raison d’être inquiets, qui ont le statut de résident permanent, n’osent plus voyager même pour assister à une conférence à l’étranger de peur qu’on ne les laisse pas revenir. »Quant aux citoyens américains dans le monde universitaire, depuis que l’administration Trump a interdit certains mots ou certains sujets, il y règne ce qu’il faut bien qualifier de censure, d’après Sofia Alvarado, une étudiante en journalisme à Austin. « J’écrivais un article sur les feux de forêt au Texas et je suis tombée sur une étude scientifique qui mentionnait le lien entre le réchauffement climatique et les feux de forêt. Mais quand j’ai contacté l’auteure, j’ai eu la surprise de l’entendre me répondre que, dans le contexte politique actuel, elle n’avait pas le droit d’en parler. »Une situation qui inquiète son professeur, John Schwartz : « Des sources qui refusent de parler, ça arrive tout le temps. Mais là ce ne sont pas des gens qui disent « je n’ai pas envie de vous parler », ce sont des gens qui disent « je ne PEUX PAS vous parler. J’ai PEUR de vous parler. George Orwell a écrit 1984 comme un avertissement, mais il y a des gens dans cette administration qui semblent s’en servir comme d’un manuel. Ils n’aiment pas le monde universitaire. Ils rêvent de le transformer en outil de propagande conservateur. On a vu beaucoup de gens et d’institutions mettre le genou à terre, mais heureusement il y a aussi un mouvement de résistance face à cette tentative de changer notre culture. J’espère que d’autres universités suivront l’exemple d’Harvard. »Disparation du pape François, hommage en Haïti et à MiamiL'annonce de la mort du chef de l’Église catholique a suscité de v